Réponse à un étudiant en psychologie:
Comment est né le refoulement dans l'histoire du concept de Freud et quel est le point essentiel à débattre?
Brièvement, déjà citons quelques liens plus détaillés:
http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9tapsychologie
http://fr.wikipedia.org/wiki/Premi%C3%A8re_topique
http://fr.wikipedia.org/wiki/Seconde_topique
http://membres.multimania.fr/surferted/dossier2/refoulement.html
http://www.leconflit.com/article-le-refoulement-comme-mecanisme-de-defense-48551521.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Refoulement
Quelques extraits:
DEFINTION DU CONCEPT DE REFOULEMENT
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Le refoulement (traduit de l'allemand : Unterdrückung, Verdrängung) est un des concepts majeurs de la psychanalyse développés par Sigmund Freud.Le refoulement est "un processus supposé par moi et je l'ai considéré prouvé par l'existence indéniable de la résistance" écrivait Freud dans son livre Cinq leçons sur la psychanalyse. Pour la psychanalyse, le refoulement est vu comme un mode de défense privilégié contre les pulsions. Le refoulement est l'opération par laquelle le sujet repousse et maintient à distance du conscient des représentations considérées comme désagréables, car inconciliables avec le Moi. Il ne faut pas confondre :
- Répression : Un désir vient de l'inconscient, passe dans la conscience et est renvoyé dans l'inconscient.
- Refoulement: Un désir vient de l'inconscient et est renvoyé dans l'inconscient sans avoir pu accéder à la conscience.La pulsion est un concept limite entre le psychique et le somatique ; elle prend pied dans le corporel mais se lie à des représentations. La pulsion ne saurait être refoulée, au sens où le désir demeure quoi que le sujet pense de son désir. Le refoulement est mécanisme de défense, mais il n'annihile pas la pulsion - le sujet ne fait que s'en défendre, refuser de se la représenter.
L'affect ne saurait, lui non plus, se voir refoulé. Il est expression qualitative d'une énergie, donc la transformation d'une somme (l'énergie pulsionnelle) en qualité - ce pour quoi l'affect se comprend comme plus large que le concept d'émotion.
Le refoulement touche donc la représentation: impressions, souvenirs, concepts. En particulier, la sexualité infantile est refoulée, tant les désirs pervers que les souvenirs liés à cette sexualité infantile.
Ces représentations n'évolueront pas avec le reste de la personnalité, mais demeureront telles quelles.
Première topique
La première topique opère la distinction entre conscient, préconscient et inconscient. Ces trois systèmes présentent des fonctionnements différents :
Le conscient est le système de la représentation de chose,
le système préconscient/conscient même représentation de chose et représentation de mot
Le préconscient est la mémoire,
tandis que le contenu de l'inconscient n'est pas accessible.
Le refoulement désigne le passage du système préconscient/conscient au système inconscient. Une représentation qui était accessible ne le sera plus, elle sera oubliée, mais déterminera toujours la pensée, le langage, le comportement du sujet.
Le refoulement est ralliement d'une représentation au système inconscient : la représentation refoulée rejoint le système inconscient. Cette opération implique un déplaisir, que la représentation entraîne, mais aussi sur une attraction : le refoulement repose sur l'inconscient, qui appelle la représentation à être refoulée, qui attire à lui d'autres représentations.
Une fois la représentation refoulée, elle n'évolue plus, et suit les lois qui gouvernent le système inconscient.
Seconde topique
Le refoulement peut caractériser les rapports qu'entretiennent les instances de l'appareil psychique. Ces instances, lieux métaphoriques, désignent des pôles de la personne psychique.
Le moi entraîne le refoulement, il dirige les mécanismes de défense. Le refoulement est opération défensive du moi. Pour autant, cette opération n'est pas consciente, et les mécanismes de défense eux-mêmes sont inconscients.
De ce point de vue, topique, le refoulement touche des représentations inconciliables avec le moi. Le moi a pour fonction de maintenir une unité de la personne, de construire un bloc cohérent, et ce qui ne lui convient pas est refoulé. Le ça est entièrement inconscient.
D'un point de vue économique, le refoulement entraîne des mécanismes complexes de désinvestissement et de contre-investissements.
HISTOIRE DU CONCEPT EN METAPSYCHOLOGIE
Sigmund Freud était neurologue ; ses premières formulations concernant le psychisme humain se basaient sur des schémas inspirés de la neurologie et intégraient donc le système nerveux lui-même, les neurones et synapses. Par la suite, Freud décide de laisser de côté cette approche et fonde la métapsychologie, en attendant que la science vienne confirmer ou infirmer les résultats de la psychanalyse.
Jusqu'au dix-huitième siècle, l'esprit était raison. La grande révolution de la psychanalyse dans l'étude du fonctionnement de l'esprit est donc lié à la notion d'inconscient. Le mot fut créé par Freud en référence au terme "métaphysique" qui prend en compte les éléments rejetés par la science officielle. L'expression de "métapsychologie" correspond à la volonté de Freud de s'opposer à la psychologie de l'époque qui ne s'intéresse qu'aux seuls phénomènes conscients (méta = au-delà de, après).La métapsychologie décrit la réalité psychique (par opposition à la réalité extérieure) selon trois aspects.
Le principe économique renvoie à la libido. La métapsychologie considère que le désir est d'abord une poussée constante (par opposition aux besoins, rythmés) et insatiable. La description du désir sera donc énergétique et quantitative, même si non-mesurable.
Le principe dynamique considère ensuite une personnalité en mouvement. La Métapsychologie considère les trois pérégrinations de la ou des pulsion(s) et de ses destins. L'aspect dynamique de la psyché s'occupe d'autre part de la dimension conflictuelle du psychisme humain (intra- et inter-psychique).
Le principe topique considère des lieux, au sens figuré : les instances psychiques (celles-là même qui entrent en conflit). En fait, Freud élabora deux topiques.
Ces trois aspects valent comme grille d'analyse ; ils s'attachent au sens du conflit psychique et à son évolution. Le désir se révèle comme contradictoire ; la métapsychologie désigne l'individu comme divisé, secoué entre différentes volontés le plus souvent inavouables.
Ces conceptions ne peuvent donc se comprendre en dehors de la clinique psychanalytique, en particulier celle des névroses.
Systèmes et instances
Croisement des deux topiques freudienne.La première topique considère deux systèmes : le préconscient/conscient et l'inconscient;
La seconde topique considère trois instances : le ça, le moi et le surmoi.
D'après la première topique, l'inconscient constitue un système séparé du reste de la vie psychique, un ensemble de représentations qui n'évolueront pas, comme le réservoir des pensées refoulées, ce qui fonde l'importance de l'infantile en psychanalyse.
Les deux topiques ne sont pas contradictoires. La première présente la découverte de l'inconscient, de sa coupure d'avec le reste de la personnalité, et des particularités de son fonctionnement. La deuxième topique vient compléter la première car Freud était arrivé à un point où sa définition de l'inconscient devenait insuffisante. Cette topique ne peut être traitée sans prendre en compte le principe de plaisir et la théorie des pulsions. On peut de plus remarquer que la première topique permet l'inauguration d'une théorie de la névrose, tandis que la deuxième topique permet de théoriser la psyché à des époques de plus en plus archaïques, et donc de formuler des hypothèses étiologiques sur les psychoses et pathologies narcissiques.
La première topique est travaillée à partir de 1896, bien qu'elle ne se formalise réellement que dans l'interprétation des rêves en 1900.
Elle définit trois pôles, que sont l'inconscient, le préconscient et le conscient. Freud en donne cependant un schéma plus détaillé, dans une lettre qu'il adresse à Wilhelm Fliess. Freud précise alors que l'innovation réside dans la présentation d'une mémoire présente plusieurs fois, se composant de différents signesLa seconde topique est l'un des éléments fondamentaux de la théorie psychanalytique élaborée par Sigmund Freud. Tout comme la première topique, elle représente une tentative de cartographie de l'appareil psychique. Elle représente l'une des trois perspective de l'approche psychanalytique : dynamique, économique et topique. Topique vient de topos qui signifie lieu.
Formulée à partir de 1920, suite à l'apport de nombreuses notions théoriques dans la métapsychologie freudienne (dont les principales furent le Narcissisme, le principe de plaisir et le principe de réalité), elle comporte trois instances : le ça, le moi et le surmoi. Le principe isolé dans cette deuxième topique est le principe de répétition qu'il a théorisé à partir de l'observation de son petit fils âgé de 18 mois W. Ernest Freud et son jeu de la bobine (fort, da décrit dans Au delà du principe de plaisir).
Cette seconde topique ne vient pas contredire la première topique, elle propose une diversification de l'explication et peut être superposée, sur certains points, à la précédente."
Commentaires et résumé, en très bref:
Historiquement entre 1900 et 1920, et à partir de 1896 Freud travailla sur ce sujet.
Freud a été à l'origine du concept de l'inconscient, et des topiques.
conscient, préconscient et inconscient
puis ça, moi et surmoi.
En ce sens, il détermina les instances psychiques représentées, et sa théorie sur le concept du refoulement.
Le refoulement étant directement lié à l'inconscient.
Il démontra que les névroses avaient une origine dans le refoulement des pulsions.
Notamment des pulsions sexuelles.
Les psychoses aussi sont aussi liés à un refoulement.
Mais selon Freud encore, les psychoses n'étaient selon lui, pas traitables en psychanalyse.
ps: il y a de très jolies images qui illustrent ce concept, vous savez!
Ven 21 Oct 2011 - 0:11 cyrulnik