| | consigne 2 | |
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leclere Addict Forum Psychothérapie
Messages : 113 Date d'inscription : 13/12/2013 Age : 56
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| Sujet: consigne 2 Jeu 31 Jan 2019 - 19:16 | |
| La girouette
Françoise est particulièrement énervée. Je n'ai pas le temps de lui demander «Comment allez vous?» qu'elle commence déjà à me parler en rentrant dans l'atelier.Elle dégage une grande énergie. Elle me répète plusieurs fois pendant l'entretien qu'elle va bien, que le docteur G la laisse assez tranquille en ce moment. Quand elle me cite ce qu'elle lui dit parfois afin qu'il la laisse en paix elle le fait avec énergie, comme s' il était bien présent, tel dans un jeu de rôle et cela de façon plus répétée que pendant les précédents entretiens. Je ne résiste pas à lui demander ce que cette période avait de particulier pour qu'il la laisse tranquille et si elle se souvenait d'en avoir vécu de semblables. Elle dit « Quand je fais les choses tout de suite, le Docteur G n'a pas le temps de me manipuler». Son propos m'interpelle. Je lui reformule sa réponse pour savoir si ce que j'en ai entendu confirme ce qu'elle a voulu me dire. Il ne semble pas y avoir de doute.C'est bien dans l'écart de temps entre le moment ou elle décide et celui ou elle fait que le Docteur G a sa place. Cela semble expliquer plusieurs situations dans laquelle elle s'est trouvé à me dire que c'était le Docteur G qui l'avait manipulé alors que cela pouvait procéder d'un changement d'avis légitime. ( Ne plus vouloir déménager pour se rapprocher de sa fille, s'occuper de sa mère quand elle était malade) Elle confirme cette place en me disant qu'elle aimerait quitter son actuel appartement qui est au troisième étage sans ascenseur pour un rez de chaussée. Elle est consciente du fait que ce projet prendra du temps et rajoute que le docteur G va en profiter pour l'en empêcher. C'est la première fois que Françoise opère une séparation symbolique si nette avec le docteur G. A un moment elle a dit « le docteur R n'a pas besoin de rentrer dans ma tête parce que c'est un vrai médecin» puis ensuite dit le contraire. Bien qu'hésitant à le faire je reviens un peu plus tard sur ce propos.Je suis étonné de son attitude. Elle ne semble pas surprise et ne s'en défend pas plus que cela. La sonorité du nom du docteur G me fait penser à girouette.
Je lui propose cette consigne « Girouette». Françoise termine très rapidement son œuvre. J'insiste sur le fait qu'elle a du temps devant elle. Elle a peint une église. La girouette n'est pas la représentation principale mais y figure timidement. Je le lui fait remarquer. Nous échangeons autour de son travail. Cette église lui fait penser à son mariage « Je ni pensais pas quand je l'ai dessinée» dit elle. Elle décrit l'utilité de la girouette. Elle repense au geste de son grand père quand il tapait sur le baromètre Elle n' est pas du tout attachée à sa peinture, la trouve moche et si dévalorise. Je lui demande ce qu'elle peut faire pour qu'elle lui plaise d'avantage et me fait part des modifications nécessaires.« Il vous reste un peu de temps pour faire tout cela». A la fin de la séance elle trouve sa peinture bien plus jolie. | |
| | | cyrulnik Expert Forum Psychothérapie
Messages : 3609 Date d'inscription : 08/03/2010 Localisation : PARIS
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| Sujet: Re: consigne 2 Jeu 31 Jan 2019 - 23:50 | |
| On voit bien que même dans des cas lourds l'art thérapie peut stabiliser le patient tel un médicament et que si l'art ne peut toujours être curatif il demeure palliatif dans certains cas et traitements adaptés. Notamment dans la valorisation de soi comme vous l'avez souligné. Elle semble souffrir d'un pôle paranoïaque normal en diagnostic de schizophrénie, et c'est assez flagrant cette dissociation aussi, qu'elle opère sur elle-même, comme si elle avait deux personnalités, dont une qu'elle déplace sur son psychiatre. Il y a en effet un morcellement de la personnalité chez les schizophrènes, sans doute aussi des déplacements, des projections. C'est comme si elle voulait inverser le rôle patient-psy en tenant position elle du psy et le psy du "malade" (=pervers) qui la manipulerait soit disant; à moins qu'elle ne voit ça comme une bienveillance d'une "enfant" et son "père" ( voir analyse transactionnelle et angoisse de castration ) enfin bref, très beau récit de votre part en tous cas de cette étude. On dirait qu'elle recherche son propre libre arbitre et si on regarde ça sous un angle psychanalytique je dirais que ça date de sa plus jeune enfance ce manque à être, cette faille narcissique et j'en passe. Enfance fragile, adulte fragilisé(e) et artiste en herbe qui tente de s'en sortir ou du moins de se stabiliser sans régresser, sans décompenser, sans voir du noir partout en somme aussi. Merci pour cette étude de cas - leclere a écrit:
- La girouette
Françoise est particulièrement énervée. Je n'ai pas le temps de lui demander «Comment allez vous?» qu'elle commence déjà à me parler en rentrant dans l'atelier.Elle dégage une grande énergie. Elle me répète plusieurs fois pendant l'entretien qu'elle va bien, que le docteur G la laisse assez tranquille en ce moment. Quand elle me cite ce qu'elle lui dit parfois afin qu'il la laisse en paix elle le fait avec énergie, comme s' il était bien présent, tel dans un jeu de rôle et cela de façon plus répétée que pendant les précédents entretiens. Je ne résiste pas à lui demander ce que cette période avait de particulier pour qu'il la laisse tranquille et si elle se souvenait d'en avoir vécu de semblables. Elle dit « Quand je fais les choses tout de suite, le Docteur G n'a pas le temps de me manipuler». Son propos m'interpelle. Je lui reformule sa réponse pour savoir si ce que j'en ai entendu confirme ce qu'elle a voulu me dire. Il ne semble pas y avoir de doute.C'est bien dans l'écart de temps entre le moment ou elle décide et celui ou elle fait que le Docteur G a sa place. Cela semble expliquer plusieurs situations dans laquelle elle s'est trouvé à me dire que c'était le Docteur G qui l'avait manipulé alors que cela pouvait procéder d'un changement d'avis légitime. ( Ne plus vouloir déménager pour se rapprocher de sa fille, s'occuper de sa mère quand elle était malade) Elle confirme cette place en me disant qu'elle aimerait quitter son actuel appartement qui est au troisième étage sans ascenseur pour un rez de chaussée. Elle est consciente du fait que ce projet prendra du temps et rajoute que le docteur G va en profiter pour l'en empêcher. C'est la première fois que Françoise opère une séparation symbolique si nette avec le docteur G. A un moment elle a dit « le docteur R n'a pas besoin de rentrer dans ma tête parce que c'est un vrai médecin» puis ensuite dit le contraire. Bien qu'hésitant à le faire je reviens un peu plus tard sur ce propos.Je suis étonné de son attitude. Elle ne semble pas surprise et ne s'en défend pas plus que cela. La sonorité du nom du docteur G me fait penser à girouette.
Je lui propose cette consigne « Girouette». Françoise termine très rapidement son œuvre. J'insiste sur le fait qu'elle a du temps devant elle. Elle a peint une église. La girouette n'est pas la représentation principale mais y figure timidement. Je le lui fait remarquer. Nous échangeons autour de son travail. Cette église lui fait penser à son mariage « Je ni pensais pas quand je l'ai dessinée» dit elle. Elle décrit l'utilité de la girouette. Elle repense au geste de son grand père quand il tapait sur le baromètre Elle n' est pas du tout attachée à sa peinture, la trouve moche et si dévalorise. Je lui demande ce qu'elle peut faire pour qu'elle lui plaise d'avantage et me fait part des modifications nécessaires.« Il vous reste un peu de temps pour faire tout cela». A la fin de la séance elle trouve sa peinture bien plus jolie. | |
| | | cyrulnik Expert Forum Psychothérapie
Messages : 3609 Date d'inscription : 08/03/2010 Localisation : PARIS
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| Sujet: Re: consigne 2 Jeu 31 Jan 2019 - 23:51 | |
| On voit bien que même dans des cas lourds l'art thérapie peut stabiliser le patient tel un médicament et que si l'art ne peut toujours être curatif il demeure palliatif dans certains cas et traitements adaptés. Notamment dans la valorisation de soi comme vous l'avez souligné. Elle semble souffrir d'un pôle paranoïaque normal en diagnostic de schizophrénie, et c'est assez flagrant cette dissociation aussi, qu'elle opère sur elle-même, comme si elle avait deux personnalités, dont une qu'elle déplace sur son psychiatre. Il y a en effet un morcellement de la personnalité chez les schizophrènes, sans doute aussi des déplacements, des projections. C'est comme si elle voulait inverser le rôle patient-psy en tenant position elle du psy et le psy du "malade" (=pervers) qui la manipulerait soit disant; à moins qu'elle ne voit ça comme une bienveillance d'une "enfant" et son "père" ( voir analyse transactionnelle et angoisse de castration ) enfin bref, très beau récit de votre part en tous cas de cette étude. On dirait qu'elle recherche son propre libre arbitre et si on regarde ça sous un angle psychanalytique je dirais que ça date de sa plus jeune enfance ce manque à être, cette faille narcissique et j'en passe. Enfance fragile, adulte fragilisé(e) et artiste en herbe qui tente de s'en sortir ou du moins de se stabiliser sans régresser, sans décompenser, sans voir du noir partout en somme aussi. Merci pour cette étude de cas - leclere a écrit:
- La girouette
Françoise est particulièrement énervée. Je n'ai pas le temps de lui demander «Comment allez vous?» qu'elle commence déjà à me parler en rentrant dans l'atelier.Elle dégage une grande énergie. Elle me répète plusieurs fois pendant l'entretien qu'elle va bien, que le docteur G la laisse assez tranquille en ce moment. Quand elle me cite ce qu'elle lui dit parfois afin qu'il la laisse en paix elle le fait avec énergie, comme s' il était bien présent, tel dans un jeu de rôle et cela de façon plus répétée que pendant les précédents entretiens. Je ne résiste pas à lui demander ce que cette période avait de particulier pour qu'il la laisse tranquille et si elle se souvenait d'en avoir vécu de semblables. Elle dit « Quand je fais les choses tout de suite, le Docteur G n'a pas le temps de me manipuler». Son propos m'interpelle. Je lui reformule sa réponse pour savoir si ce que j'en ai entendu confirme ce qu'elle a voulu me dire. Il ne semble pas y avoir de doute.C'est bien dans l'écart de temps entre le moment ou elle décide et celui ou elle fait que le Docteur G a sa place. Cela semble expliquer plusieurs situations dans laquelle elle s'est trouvé à me dire que c'était le Docteur G qui l'avait manipulé alors que cela pouvait procéder d'un changement d'avis légitime. ( Ne plus vouloir déménager pour se rapprocher de sa fille, s'occuper de sa mère quand elle était malade) Elle confirme cette place en me disant qu'elle aimerait quitter son actuel appartement qui est au troisième étage sans ascenseur pour un rez de chaussée. Elle est consciente du fait que ce projet prendra du temps et rajoute que le docteur G va en profiter pour l'en empêcher. C'est la première fois que Françoise opère une séparation symbolique si nette avec le docteur G. A un moment elle a dit « le docteur R n'a pas besoin de rentrer dans ma tête parce que c'est un vrai médecin» puis ensuite dit le contraire. Bien qu'hésitant à le faire je reviens un peu plus tard sur ce propos.Je suis étonné de son attitude. Elle ne semble pas surprise et ne s'en défend pas plus que cela. La sonorité du nom du docteur G me fait penser à girouette.
Je lui propose cette consigne « Girouette». Françoise termine très rapidement son œuvre. J'insiste sur le fait qu'elle a du temps devant elle. Elle a peint une église. La girouette n'est pas la représentation principale mais y figure timidement. Je le lui fait remarquer. Nous échangeons autour de son travail. Cette église lui fait penser à son mariage « Je ni pensais pas quand je l'ai dessinée» dit elle. Elle décrit l'utilité de la girouette. Elle repense au geste de son grand père quand il tapait sur le baromètre Elle n' est pas du tout attachée à sa peinture, la trouve moche et si dévalorise. Je lui demande ce qu'elle peut faire pour qu'elle lui plaise d'avantage et me fait part des modifications nécessaires.« Il vous reste un peu de temps pour faire tout cela». A la fin de la séance elle trouve sa peinture bien plus jolie. | |
| | | leclere Addict Forum Psychothérapie
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| Sujet: Re: consigne 2 Ven 1 Fév 2019 - 10:14 | |
| J'ai l'impression que le docteur G est comme à la place de, ou englobe son surmoi. En effet, concernant ses désirs sexuels elle le présente comme celui qui l'empêche de passer aux actes et cela tout en l'y poussant. Cette sexualité refoulée s'est présenté à moi très rapidement il y a longtemps. Ci dessous un conte-rendu
Françoise est arrivée au terme de son engagement sur cinq séances. Comme cela a été convenu je lui propose alors, en individuel, un échange autour de son vécu au sein de l'atelier . Elle dit que cela lui fait du bien de parler, qu'elle apprécie Dominique, qu'elle «ne pensait pas qu'elle avait aussi des problèmes», qu'elle a vécu les séances comme de «belles expériences», a fait référence à des souvenirs qui lui sont revenus «sous formes d'images d'autres choses encore puis Françoise «J'avais peur d'être seule avec vous à l'atelier, que vous me fassiez des avances, que vous ne soyez pas correct......je sais que vous avez des enfants mais je ne sais pas si vous êtes marié....». Moi « Vous m'avez dit à plusieurs reprises souffrir de solitude» Françoise «oui, c'est vrai, il y a un homme que je vois à la gare mais je n'ose pas aller lui parler parce que mon psychiatre me parle dans ma tête. Il me dit que je dois aller voir cet homme mais je ne le fais pas car sinon il va se venger car il me veut pour lui tout seul...il voit tout à travers mes yeux....il veut que j'aille voir des hommes mariés mais je ne veux pas...il me fait mal au genou..fait gonfler mon cou..il me constipe et je fais des crottes toutes dures...j'ai eu un problème vaginal et mon médecin m'a mal soigné ...il est très fort mon psychiatre, il manipule tout le monde...je suis allé voir un autre médecin qui m'a dit que ce n’était pas une infection urinaire, j'avais des pertes blanches....il m'a donné des ovules et après ça ne me piquait plus»...puis à un moment de son discours «mais j’étais toute seule avec ça ...» Le fait qu'elle ai eu besoin d'apporter cette précision m'interpelle. Moi «Que voulez vous dire par le fait que vous étiez toute seule avec ça?» Françoise « C'est moi toute seule qui ai attrapé la maladie, personne n'est rentré dans ma tête pour me donner des pertes blanches». Moi «Est ce que je peux dire que vous voulez me dire, en me précisant «que vous étiez toute seule avec ça » que ce n'est pas quelqu’un qui est rentré dans votre tête pour vous causer des soucis vaginaux comme c'est le cas pour ce qui concerne tous vos autres soucis de santé?»
Il en est de même pour Dominique même si cela s'est d’abords manifesté sous une forme artistique après plusieurs années pendant une séance collective qui a mis en jeu la jalousie.
Je propose à Dominique et Françoise de réaliser la consigne «objet de la rencontre»en dessinant à deux un même dessin. Chacune à leur tour elles doivent continuer le tracé de la précédente,qui a été arrêté à ma demande, et ce en prenant pour point de départ la fin du trait déjà dessiné. L’arrêt que je pose à chacune d'entre elle n'a pas été préméditée. J'ai estimé nécessaire de le poser car Dominique prenait beaucoup d'espace sur la feuille en y terminant ce qu'elle voulait représenter. C'est ainsi qu'elle a très rapidement trouvé le moyen d'orienter le dessin en traçant un cœur. Françoise quand à elle, semble désirer se lancer dans le dessin d'un personnage qui a toujours été, depuis qu'elle vient à l’atelier, sa représentation principale. Le dessin terminé je coupe la feuille en son milieu, attribue par tirage au sort une moitié à chacune d’entre elles. Je leurs propose de mettre en couleurs les parties délimitées par les traits de façon à essayer de préciser l'objet de la rencontre en répétant qu'il ne fallait pas rajouter de traits et user d'une couleur par case. Françoise semble avoir une idée bien précise de ce qu'elle veut représenter et retrouve son personnage de départ auquel elle en a rajouté 2 autres. Dominique quant à elle semble se perdre, utilise plusieurs couleurs pour certaines cases car dit s'être trompée, utilise la gomme,le tout dans son habituelle manque de continuité. Je donne alors à chacune d'entre elle la possibilité de retracer quelques traits afin de préciser encore d'avantage ce qu'elles souhaitent représenter de la consigne «objet de la rencontre», Françoise précise alors rapidement quelques têtes. Dominique semble en difficulté, contrariée, et précise une partie de son dessin de quelques traits et couleurs. Françoise me dit de son dessin qu'il représente sa rencontre avec Dominique, rencontre qui a eu lieu au CMP et que c'est la première chose à laquelle elle a pensé à l’énoncé de la consigne. La même question embarrasse Dominique qui utilise des parties du dessin pour raconter des parties disparates de son histoire. Je lui demande alors ce qu'elle a représenté à l'aide de ses derniers traits. Elle fuit la question, j'insiste, elle dit se sentir embarrassée. «c'est un os» me dit elle. Elle a donné cette réponse comme à bout de souffle, exaspérée. Surpris de cette réponse je l’accueille avec humour d'un. «Vous sembliez très embarrassée par ma question, je suppose que vous connaissez l'expression tomber sur un os pour parler d'une difficulté». La séance suivante je propose un échange autour du vécu de chacune lors de la séance précédente. Dans la discussion la venue de Françoise dans l'atelier est abordée. Dominique dit avoir été « très en colère» de cela et en donne ses raisons. Je lui reformule ses propos en lui disant que cette colère est de mon point de vue légitime au regard de l'intimité dont elle s'est trouvée dépossédée par l'arrivée de Françoise. Rapidement elle enchaîne en disant être très gênée de dire une chose parce que c'est «intime». Je redéfini le cadre de l'atelier, le fait que les personnes peuvent y faire et y dire ce qu'elles ont envie sans peur de jugement. Intérieurement je me dis que, comme d'habitude, Dominique ne va pas faire part d'une chose si intime que cela, surtout avec en plus la présence de Françoise. Dominique «Quand vous avez proposé de préciser l'objet de la rencontre par quelques traits, j'ai voulu dessiner un sexe d'homme...mais je n'ai pas eu le temps de bien le faire» Moi «Donc l'objet de la rencontre est pour vous un sexe d'homme?» Dominique «oui» ( Cette partie de son dessin est suffisamment équivoque pour représenter un os et un phallus) Françoise « oui, c'est ça»;
Pour ce qui est d'une quelconque visée curative de l'art thérapie, je n'en ai cure. J'essaie juste de mettre en place pour les personnes une parenthèse dans laquelle quelque chose puisse se dire voir se sublimer, se transformer. Ce travail permet de " Travailler à faire son trou" autrement qu'en creusant sa tombe. | |
| | | leclere Addict Forum Psychothérapie
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| Sujet: Re: consigne 2 Ven 1 Fév 2019 - 10:18 | |
| Bonjour Cyrulnik - leclere a écrit:
- J'ai l'impression que le docteur G est comme à la place de, ou englobe son surmoi. En effet, concernant ses désirs sexuels elle le présente comme celui qui l'empêche de passer aux actes et cela tout en l'y poussant. Cette sexualité refoulée s'est présenté à moi très rapidement il y a longtemps. Ci dessous un conte-rendu
Françoise est arrivée au terme de son engagement sur cinq séances. Comme cela a été convenu je lui propose alors, en individuel, un échange autour de son vécu au sein de l'atelier . Elle dit que cela lui fait du bien de parler, qu'elle apprécie Dominique, qu'elle «ne pensait pas qu'elle avait aussi des problèmes», qu'elle a vécu les séances comme de «belles expériences», a fait référence à des souvenirs qui lui sont revenus «sous formes d'images d'autres choses encore puis Françoise «J'avais peur d'être seule avec vous à l'atelier, que vous me fassiez des avances, que vous ne soyez pas correct......je sais que vous avez des enfants mais je ne sais pas si vous êtes marié....». Moi « Vous m'avez dit à plusieurs reprises souffrir de solitude» Françoise «oui, c'est vrai, il y a un homme que je vois à la gare mais je n'ose pas aller lui parler parce que mon psychiatre me parle dans ma tête. Il me dit que je dois aller voir cet homme mais je ne le fais pas car sinon il va se venger car il me veut pour lui tout seul...il voit tout à travers mes yeux....il veut que j'aille voir des hommes mariés mais je ne veux pas...il me fait mal au genou..fait gonfler mon cou..il me constipe et je fais des crottes toutes dures...j'ai eu un problème vaginal et mon médecin m'a mal soigné ...il est très fort mon psychiatre, il manipule tout le monde...je suis allé voir un autre médecin qui m'a dit que ce n’était pas une infection urinaire, j'avais des pertes blanches....il m'a donné des ovules et après ça ne me piquait plus»...puis à un moment de son discours «mais j’étais toute seule avec ça ...» Le fait qu'elle ai eu besoin d'apporter cette précision m'interpelle. Moi «Que voulez vous dire par le fait que vous étiez toute seule avec ça?» Françoise « C'est moi toute seule qui ai attrapé la maladie, personne n'est rentré dans ma tête pour me donner des pertes blanches». Moi «Est ce que je peux dire que vous voulez me dire, en me précisant «que vous étiez toute seule avec ça » que ce n'est pas quelqu’un qui est rentré dans votre tête pour vous causer des soucis vaginaux comme c'est le cas pour ce qui concerne tous vos autres soucis de santé?»
Il en est de même pour Dominique même si cela s'est d’abords manifesté sous une forme artistique après plusieurs années pendant une séance collective qui a mis en jeu la jalousie.
Je propose à Dominique et Françoise de réaliser la consigne «objet de la rencontre»en dessinant à deux un même dessin. Chacune à leur tour elles doivent continuer le tracé de la précédente,qui a été arrêté à ma demande, et ce en prenant pour point de départ la fin du trait déjà dessiné. L’arrêt que je pose à chacune d'entre elle n'a pas été préméditée. J'ai estimé nécessaire de le poser car Dominique prenait beaucoup d'espace sur la feuille en y terminant ce qu'elle voulait représenter. C'est ainsi qu'elle a très rapidement trouvé le moyen d'orienter le dessin en traçant un cœur. Françoise quand à elle, semble désirer se lancer dans le dessin d'un personnage qui a toujours été, depuis qu'elle vient à l’atelier, sa représentation principale. Le dessin terminé je coupe la feuille en son milieu, attribue par tirage au sort une moitié à chacune d’entre elles. Je leurs propose de mettre en couleurs les parties délimitées par les traits de façon à essayer de préciser l'objet de la rencontre en répétant qu'il ne fallait pas rajouter de traits et user d'une couleur par case. Françoise semble avoir une idée bien précise de ce qu'elle veut représenter et retrouve son personnage de départ auquel elle en a rajouté 2 autres. Dominique quant à elle semble se perdre, utilise plusieurs couleurs pour certaines cases car dit s'être trompée, utilise la gomme,le tout dans son habituelle manque de continuité. Je donne alors à chacune d'entre elle la possibilité de retracer quelques traits afin de préciser encore d'avantage ce qu'elles souhaitent représenter de la consigne «objet de la rencontre», Françoise précise alors rapidement quelques têtes. Dominique semble en difficulté, contrariée, et précise une partie de son dessin de quelques traits et couleurs. Françoise me dit de son dessin qu'il représente sa rencontre avec Dominique, rencontre qui a eu lieu au CMP et que c'est la première chose à laquelle elle a pensé à l’énoncé de la consigne. La même question embarrasse Dominique qui utilise des parties du dessin pour raconter des parties disparates de son histoire. Je lui demande alors ce qu'elle a représenté à l'aide de ses derniers traits. Elle fuit la question, j'insiste, elle dit se sentir embarrassée. «c'est un os» me dit elle. Elle a donné cette réponse comme à bout de souffle, exaspérée. Surpris de cette réponse je l’accueille avec humour d'un. «Vous sembliez très embarrassée par ma question, je suppose que vous connaissez l'expression tomber sur un os pour parler d'une difficulté». La séance suivante je propose un échange autour du vécu de chacune lors de la séance précédente. Dans la discussion la venue de Françoise dans l'atelier est abordée. Dominique dit avoir été « très en colère» de cela et en donne ses raisons. Je lui reformule ses propos en lui disant que cette colère est de mon point de vue légitime au regard de l'intimité dont elle s'est trouvée dépossédée par l'arrivée de Françoise. Rapidement elle enchaîne en disant être très gênée de dire une chose parce que c'est «intime». Je redéfini le cadre de l'atelier, le fait que les personnes peuvent y faire et y dire ce qu'elles ont envie sans peur de jugement. Intérieurement je me dis que, comme d'habitude, Dominique ne va pas faire part d'une chose si intime que cela, surtout avec en plus la présence de Françoise. Dominique «Quand vous avez proposé de préciser l'objet de la rencontre par quelques traits, j'ai voulu dessiner un sexe d'homme...mais je n'ai pas eu le temps de bien le faire» Moi «Donc l'objet de la rencontre est pour vous un sexe d'homme?» Dominique «oui» ( Cette partie de son dessin est suffisamment équivoque pour représenter un os et un phallus) Françoise « oui, c'est ça»;
Pour ce qui est d'une quelconque visée curative de l'art thérapie, je n'en ai cure. J'essaie juste de mettre en place pour les personnes une parenthèse dans laquelle quelque chose puisse se dire voir se sublimer, se transformer. Ce travail permet de " Travailler à faire son trou" autrement qu'en creusant sa tombe. | |
| | | leclere Addict Forum Psychothérapie
Messages : 113 Date d'inscription : 13/12/2013 Age : 56
Feuille de personnage Lancer des dés:
| Sujet: Re: consigne 2 Ven 1 Fév 2019 - 10:21 | |
| - leclere a écrit:
Bonjour Cyrulnik
- leclere a écrit:
- J'ai l'impression que le docteur G est comme à la place de, ou englobe son surmoi. En effet, concernant ses désirs sexuels elle le présente comme celui qui l'empêche de passer aux actes et cela tout en l'y poussant. Cette sexualité refoulée s'est présenté à moi très rapidement il y a longtemps. Ci dessous un conte-rendu
Françoise est arrivée au terme de son engagement sur cinq séances. Comme cela a été convenu je lui propose alors, en individuel, un échange autour de son vécu au sein de l'atelier . Elle dit que cela lui fait du bien de parler, qu'elle apprécie Dominique, qu'elle «ne pensait pas qu'elle avait aussi des problèmes», qu'elle a vécu les séances comme de «belles expériences», a fait référence à des souvenirs qui lui sont revenus «sous formes d'images d'autres choses encore puis Françoise «J'avais peur d'être seule avec vous à l'atelier, que vous me fassiez des avances, que vous ne soyez pas correct......je sais que vous avez des enfants mais je ne sais pas si vous êtes marié....». Moi « Vous m'avez dit à plusieurs reprises souffrir de solitude» Françoise «oui, c'est vrai, il y a un homme que je vois à la gare mais je n'ose pas aller lui parler parce que mon psychiatre me parle dans ma tête. Il me dit que je dois aller voir cet homme mais je ne le fais pas car sinon il va se venger car il me veut pour lui tout seul...il voit tout à travers mes yeux....il veut que j'aille voir des hommes mariés mais je ne veux pas...il me fait mal au genou..fait gonfler mon cou..il me constipe et je fais des crottes toutes dures...j'ai eu un problème vaginal et mon médecin m'a mal soigné ...il est très fort mon psychiatre, il manipule tout le monde...je suis allé voir un autre médecin qui m'a dit que ce n’était pas une infection urinaire, j'avais des pertes blanches....il m'a donné des ovules et après ça ne me piquait plus»...puis à un moment de son discours «mais j’étais toute seule avec ça ...» Le fait qu'elle ai eu besoin d'apporter cette précision m'interpelle. Moi «Que voulez vous dire par le fait que vous étiez toute seule avec ça?» Françoise « C'est moi toute seule qui ai attrapé la maladie, personne n'est rentré dans ma tête pour me donner des pertes blanches». Moi «Est ce que je peux dire que vous voulez me dire, en me précisant «que vous étiez toute seule avec ça » que ce n'est pas quelqu’un qui est rentré dans votre tête pour vous causer des soucis vaginaux comme c'est le cas pour ce qui concerne tous vos autres soucis de santé?» Françoise « oui, c'est ça»;
Il en est de même pour Dominique même si cela s'est d’abords manifesté sous une forme artistique après plusieurs années pendant une séance collective qui a mis en jeu la jalousie.
Je propose à Dominique et Françoise de réaliser la consigne «objet de la rencontre»en dessinant à deux un même dessin. Chacune à leur tour elles doivent continuer le tracé de la précédente,qui a été arrêté à ma demande, et ce en prenant pour point de départ la fin du trait déjà dessiné. L’arrêt que je pose à chacune d'entre elle n'a pas été préméditée. J'ai estimé nécessaire de le poser car Dominique prenait beaucoup d'espace sur la feuille en y terminant ce qu'elle voulait représenter. C'est ainsi qu'elle a très rapidement trouvé le moyen d'orienter le dessin en traçant un cœur. Françoise quand à elle, semble désirer se lancer dans le dessin d'un personnage qui a toujours été, depuis qu'elle vient à l’atelier, sa représentation principale. Le dessin terminé je coupe la feuille en son milieu, attribue par tirage au sort une moitié à chacune d’entre elles. Je leurs propose de mettre en couleurs les parties délimitées par les traits de façon à essayer de préciser l'objet de la rencontre en répétant qu'il ne fallait pas rajouter de traits et user d'une couleur par case. Françoise semble avoir une idée bien précise de ce qu'elle veut représenter et retrouve son personnage de départ auquel elle en a rajouté 2 autres. Dominique quant à elle semble se perdre, utilise plusieurs couleurs pour certaines cases car dit s'être trompée, utilise la gomme,le tout dans son habituelle manque de continuité. Je donne alors à chacune d'entre elle la possibilité de retracer quelques traits afin de préciser encore d'avantage ce qu'elles souhaitent représenter de la consigne «objet de la rencontre», Françoise précise alors rapidement quelques têtes. Dominique semble en difficulté, contrariée, et précise une partie de son dessin de quelques traits et couleurs. Françoise me dit de son dessin qu'il représente sa rencontre avec Dominique, rencontre qui a eu lieu au CMP et que c'est la première chose à laquelle elle a pensé à l’énoncé de la consigne. La même question embarrasse Dominique qui utilise des parties du dessin pour raconter des parties disparates de son histoire. Je lui demande alors ce qu'elle a représenté à l'aide de ses derniers traits. Elle fuit la question, j'insiste, elle dit se sentir embarrassée. «c'est un os» me dit elle. Elle a donné cette réponse comme à bout de souffle, exaspérée. Surpris de cette réponse je l’accueille avec humour d'un. «Vous sembliez très embarrassée par ma question, je suppose que vous connaissez l'expression tomber sur un os pour parler d'une difficulté». La séance suivante je propose un échange autour du vécu de chacune lors de la séance précédente. Dans la discussion la venue de Françoise dans l'atelier est abordée. Dominique dit avoir été « très en colère» de cela et en donne ses raisons. Je lui reformule ses propos en lui disant que cette colère est de mon point de vue légitime au regard de l'intimité dont elle s'est trouvée dépossédée par l'arrivée de Françoise. Rapidement elle enchaîne en disant être très gênée de dire une chose parce que c'est «intime». Je redéfini le cadre de l'atelier, le fait que les personnes peuvent y faire et y dire ce qu'elles ont envie sans peur de jugement. Intérieurement je me dis que, comme d'habitude, Dominique ne va pas faire part d'une chose si intime que cela, surtout avec en plus la présence de Françoise. Dominique «Quand vous avez proposé de préciser l'objet de la rencontre par quelques traits, j'ai voulu dessiner un sexe d'homme...mais je n'ai pas eu le temps de bien le faire» Moi «Donc l'objet de la rencontre est pour vous un sexe d'homme?» Dominique «oui» ( Cette partie de son dessin est suffisamment équivoque pour représenter un os et un phallus)
Pour ce qui est d'une quelconque visée curative de l'art thérapie, je n'en ai cure. J'essaie juste de mettre en place pour les personnes une parenthèse dans laquelle quelque chose puisse se dire voir se sublimer, se transformer. Ce travail permet de " Travailler à faire son trou" autrement qu'en creusant sa tombe. | |
| | | Admin Admin
Messages : 367 Date d'inscription : 09/07/2009 Age : 44 Localisation : Montpellier, alentours et internet
| Sujet: Re: consigne 2 Ven 1 Fév 2019 - 14:02 | |
| LE MOT CURATIF n'est pas approprié aux pathologies lourdes, ce n'est pas une question de traitement ou d'atelier mais ce sont des traitements médicamenteux pour les psychoses et encore palliatifs donc bon tout est dit on ne peut pas soigner l'incurable - leclere a écrit:
- leclere a écrit:
Bonjour Cyrulnik
- leclere a écrit:
- J'ai l'impression que le docteur G est comme à la place de, ou englobe son surmoi. En effet, concernant ses désirs sexuels elle le présente comme celui qui l'empêche de passer aux actes et cela tout en l'y poussant. Cette sexualité refoulée s'est présenté à moi très rapidement il y a longtemps. Ci dessous un conte-rendu
Françoise est arrivée au terme de son engagement sur cinq séances. Comme cela a été convenu je lui propose alors, en individuel, un échange autour de son vécu au sein de l'atelier . Elle dit que cela lui fait du bien de parler, qu'elle apprécie Dominique, qu'elle «ne pensait pas qu'elle avait aussi des problèmes», qu'elle a vécu les séances comme de «belles expériences», a fait référence à des souvenirs qui lui sont revenus «sous formes d'images d'autres choses encore puis Françoise «J'avais peur d'être seule avec vous à l'atelier, que vous me fassiez des avances, que vous ne soyez pas correct......je sais que vous avez des enfants mais je ne sais pas si vous êtes marié....». Moi « Vous m'avez dit à plusieurs reprises souffrir de solitude» Françoise «oui, c'est vrai, il y a un homme que je vois à la gare mais je n'ose pas aller lui parler parce que mon psychiatre me parle dans ma tête. Il me dit que je dois aller voir cet homme mais je ne le fais pas car sinon il va se venger car il me veut pour lui tout seul...il voit tout à travers mes yeux....il veut que j'aille voir des hommes mariés mais je ne veux pas...il me fait mal au genou..fait gonfler mon cou..il me constipe et je fais des crottes toutes dures...j'ai eu un problème vaginal et mon médecin m'a mal soigné ...il est très fort mon psychiatre, il manipule tout le monde...je suis allé voir un autre médecin qui m'a dit que ce n’était pas une infection urinaire, j'avais des pertes blanches....il m'a donné des ovules et après ça ne me piquait plus»...puis à un moment de son discours «mais j’étais toute seule avec ça ...» Le fait qu'elle ai eu besoin d'apporter cette précision m'interpelle. Moi «Que voulez vous dire par le fait que vous étiez toute seule avec ça?» Françoise « C'est moi toute seule qui ai attrapé la maladie, personne n'est rentré dans ma tête pour me donner des pertes blanches». Moi «Est ce que je peux dire que vous voulez me dire, en me précisant «que vous étiez toute seule avec ça » que ce n'est pas quelqu’un qui est rentré dans votre tête pour vous causer des soucis vaginaux comme c'est le cas pour ce qui concerne tous vos autres soucis de santé?» Françoise « oui, c'est ça»;
Il en est de même pour Dominique même si cela s'est d’abords manifesté sous une forme artistique après plusieurs années pendant une séance collective qui a mis en jeu la jalousie.
Je propose à Dominique et Françoise de réaliser la consigne «objet de la rencontre»en dessinant à deux un même dessin. Chacune à leur tour elles doivent continuer le tracé de la précédente,qui a été arrêté à ma demande, et ce en prenant pour point de départ la fin du trait déjà dessiné. L’arrêt que je pose à chacune d'entre elle n'a pas été préméditée. J'ai estimé nécessaire de le poser car Dominique prenait beaucoup d'espace sur la feuille en y terminant ce qu'elle voulait représenter. C'est ainsi qu'elle a très rapidement trouvé le moyen d'orienter le dessin en traçant un cœur. Françoise quand à elle, semble désirer se lancer dans le dessin d'un personnage qui a toujours été, depuis qu'elle vient à l’atelier, sa représentation principale. Le dessin terminé je coupe la feuille en son milieu, attribue par tirage au sort une moitié à chacune d’entre elles. Je leurs propose de mettre en couleurs les parties délimitées par les traits de façon à essayer de préciser l'objet de la rencontre en répétant qu'il ne fallait pas rajouter de traits et user d'une couleur par case. Françoise semble avoir une idée bien précise de ce qu'elle veut représenter et retrouve son personnage de départ auquel elle en a rajouté 2 autres. Dominique quant à elle semble se perdre, utilise plusieurs couleurs pour certaines cases car dit s'être trompée, utilise la gomme,le tout dans son habituelle manque de continuité. Je donne alors à chacune d'entre elle la possibilité de retracer quelques traits afin de préciser encore d'avantage ce qu'elles souhaitent représenter de la consigne «objet de la rencontre», Françoise précise alors rapidement quelques têtes. Dominique semble en difficulté, contrariée, et précise une partie de son dessin de quelques traits et couleurs. Françoise me dit de son dessin qu'il représente sa rencontre avec Dominique, rencontre qui a eu lieu au CMP et que c'est la première chose à laquelle elle a pensé à l’énoncé de la consigne. La même question embarrasse Dominique qui utilise des parties du dessin pour raconter des parties disparates de son histoire. Je lui demande alors ce qu'elle a représenté à l'aide de ses derniers traits. Elle fuit la question, j'insiste, elle dit se sentir embarrassée. «c'est un os» me dit elle. Elle a donné cette réponse comme à bout de souffle, exaspérée. Surpris de cette réponse je l’accueille avec humour d'un. «Vous sembliez très embarrassée par ma question, je suppose que vous connaissez l'expression tomber sur un os pour parler d'une difficulté». La séance suivante je propose un échange autour du vécu de chacune lors de la séance précédente. Dans la discussion la venue de Françoise dans l'atelier est abordée. Dominique dit avoir été « très en colère» de cela et en donne ses raisons. Je lui reformule ses propos en lui disant que cette colère est de mon point de vue légitime au regard de l'intimité dont elle s'est trouvée dépossédée par l'arrivée de Françoise. Rapidement elle enchaîne en disant être très gênée de dire une chose parce que c'est «intime». Je redéfini le cadre de l'atelier, le fait que les personnes peuvent y faire et y dire ce qu'elles ont envie sans peur de jugement. Intérieurement je me dis que, comme d'habitude, Dominique ne va pas faire part d'une chose si intime que cela, surtout avec en plus la présence de Françoise. Dominique «Quand vous avez proposé de préciser l'objet de la rencontre par quelques traits, j'ai voulu dessiner un sexe d'homme...mais je n'ai pas eu le temps de bien le faire» Moi «Donc l'objet de la rencontre est pour vous un sexe d'homme?» Dominique «oui» ( Cette partie de son dessin est suffisamment équivoque pour représenter un os et un phallus)
Pour ce qui est d'une quelconque visée curative de l'art thérapie, je n'en ai cure. J'essaie juste de mettre en place pour les personnes une parenthèse dans laquelle quelque chose puisse se dire voir se sublimer, se transformer. Ce travail permet de " Travailler à faire son trou" autrement qu'en creusant sa tombe. | |
| | | Admin Admin
Messages : 367 Date d'inscription : 09/07/2009 Age : 44 Localisation : Montpellier, alentours et internet
| Sujet: Re: consigne 2 Ven 1 Fév 2019 - 14:11 | |
| la psychiatrie traite des pathologies lourdes et traite l'incurable donc sans vouloir faire de jeu de mot sur cet aspect particulier donc les traitements sont palliatifs - leclere a écrit:
- leclere a écrit:
Bonjour Cyrulnik
- leclere a écrit:
- J'ai l'impression que le docteur G est comme à la place de, ou englobe son surmoi. En effet, concernant ses désirs sexuels elle le présente comme celui qui l'empêche de passer aux actes et cela tout en l'y poussant. Cette sexualité refoulée s'est présenté à moi très rapidement il y a longtemps. Ci dessous un conte-rendu
Françoise est arrivée au terme de son engagement sur cinq séances. Comme cela a été convenu je lui propose alors, en individuel, un échange autour de son vécu au sein de l'atelier . Elle dit que cela lui fait du bien de parler, qu'elle apprécie Dominique, qu'elle «ne pensait pas qu'elle avait aussi des problèmes», qu'elle a vécu les séances comme de «belles expériences», a fait référence à des souvenirs qui lui sont revenus «sous formes d'images d'autres choses encore puis Françoise «J'avais peur d'être seule avec vous à l'atelier, que vous me fassiez des avances, que vous ne soyez pas correct......je sais que vous avez des enfants mais je ne sais pas si vous êtes marié....». Moi « Vous m'avez dit à plusieurs reprises souffrir de solitude» Françoise «oui, c'est vrai, il y a un homme que je vois à la gare mais je n'ose pas aller lui parler parce que mon psychiatre me parle dans ma tête. Il me dit que je dois aller voir cet homme mais je ne le fais pas car sinon il va se venger car il me veut pour lui tout seul...il voit tout à travers mes yeux....il veut que j'aille voir des hommes mariés mais je ne veux pas...il me fait mal au genou..fait gonfler mon cou..il me constipe et je fais des crottes toutes dures...j'ai eu un problème vaginal et mon médecin m'a mal soigné ...il est très fort mon psychiatre, il manipule tout le monde...je suis allé voir un autre médecin qui m'a dit que ce n’était pas une infection urinaire, j'avais des pertes blanches....il m'a donné des ovules et après ça ne me piquait plus»...puis à un moment de son discours «mais j’étais toute seule avec ça ...» Le fait qu'elle ai eu besoin d'apporter cette précision m'interpelle. Moi «Que voulez vous dire par le fait que vous étiez toute seule avec ça?» Françoise « C'est moi toute seule qui ai attrapé la maladie, personne n'est rentré dans ma tête pour me donner des pertes blanches». Moi «Est ce que je peux dire que vous voulez me dire, en me précisant «que vous étiez toute seule avec ça » que ce n'est pas quelqu’un qui est rentré dans votre tête pour vous causer des soucis vaginaux comme c'est le cas pour ce qui concerne tous vos autres soucis de santé?» Françoise « oui, c'est ça»;
Il en est de même pour Dominique même si cela s'est d’abords manifesté sous une forme artistique après plusieurs années pendant une séance collective qui a mis en jeu la jalousie.
Je propose à Dominique et Françoise de réaliser la consigne «objet de la rencontre»en dessinant à deux un même dessin. Chacune à leur tour elles doivent continuer le tracé de la précédente,qui a été arrêté à ma demande, et ce en prenant pour point de départ la fin du trait déjà dessiné. L’arrêt que je pose à chacune d'entre elle n'a pas été préméditée. J'ai estimé nécessaire de le poser car Dominique prenait beaucoup d'espace sur la feuille en y terminant ce qu'elle voulait représenter. C'est ainsi qu'elle a très rapidement trouvé le moyen d'orienter le dessin en traçant un cœur. Françoise quand à elle, semble désirer se lancer dans le dessin d'un personnage qui a toujours été, depuis qu'elle vient à l’atelier, sa représentation principale. Le dessin terminé je coupe la feuille en son milieu, attribue par tirage au sort une moitié à chacune d’entre elles. Je leurs propose de mettre en couleurs les parties délimitées par les traits de façon à essayer de préciser l'objet de la rencontre en répétant qu'il ne fallait pas rajouter de traits et user d'une couleur par case. Françoise semble avoir une idée bien précise de ce qu'elle veut représenter et retrouve son personnage de départ auquel elle en a rajouté 2 autres. Dominique quant à elle semble se perdre, utilise plusieurs couleurs pour certaines cases car dit s'être trompée, utilise la gomme,le tout dans son habituelle manque de continuité. Je donne alors à chacune d'entre elle la possibilité de retracer quelques traits afin de préciser encore d'avantage ce qu'elles souhaitent représenter de la consigne «objet de la rencontre», Françoise précise alors rapidement quelques têtes. Dominique semble en difficulté, contrariée, et précise une partie de son dessin de quelques traits et couleurs. Françoise me dit de son dessin qu'il représente sa rencontre avec Dominique, rencontre qui a eu lieu au CMP et que c'est la première chose à laquelle elle a pensé à l’énoncé de la consigne. La même question embarrasse Dominique qui utilise des parties du dessin pour raconter des parties disparates de son histoire. Je lui demande alors ce qu'elle a représenté à l'aide de ses derniers traits. Elle fuit la question, j'insiste, elle dit se sentir embarrassée. «c'est un os» me dit elle. Elle a donné cette réponse comme à bout de souffle, exaspérée. Surpris de cette réponse je l’accueille avec humour d'un. «Vous sembliez très embarrassée par ma question, je suppose que vous connaissez l'expression tomber sur un os pour parler d'une difficulté». La séance suivante je propose un échange autour du vécu de chacune lors de la séance précédente. Dans la discussion la venue de Françoise dans l'atelier est abordée. Dominique dit avoir été « très en colère» de cela et en donne ses raisons. Je lui reformule ses propos en lui disant que cette colère est de mon point de vue légitime au regard de l'intimité dont elle s'est trouvée dépossédée par l'arrivée de Françoise. Rapidement elle enchaîne en disant être très gênée de dire une chose parce que c'est «intime». Je redéfini le cadre de l'atelier, le fait que les personnes peuvent y faire et y dire ce qu'elles ont envie sans peur de jugement. Intérieurement je me dis que, comme d'habitude, Dominique ne va pas faire part d'une chose si intime que cela, surtout avec en plus la présence de Françoise. Dominique «Quand vous avez proposé de préciser l'objet de la rencontre par quelques traits, j'ai voulu dessiner un sexe d'homme...mais je n'ai pas eu le temps de bien le faire» Moi «Donc l'objet de la rencontre est pour vous un sexe d'homme?» Dominique «oui» ( Cette partie de son dessin est suffisamment équivoque pour représenter un os et un phallus)
Pour ce qui est d'une quelconque visée curative de l'art thérapie, je n'en ai cure. J'essaie juste de mettre en place pour les personnes une parenthèse dans laquelle quelque chose puisse se dire voir se sublimer, se transformer. Ce travail permet de " Travailler à faire son trou" autrement qu'en creusant sa tombe. | |
| | | cyrulnik Expert Forum Psychothérapie
Messages : 3609 Date d'inscription : 08/03/2010 Localisation : PARIS
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| Sujet: Re: consigne 2 Ven 1 Fév 2019 - 14:38 | |
| si elle est suivie déjà par un psychiatre l'art thérapie lui permet vraiment de verbaliser je pense, c'est un complément, un plus, voire un traitement en soi qui semble lui convenir. les psychiatres parlent peu en principe, ils se contentent de fournir des ordonnances de médicament. Néanmoins son psychiatre à elle, a l'air de lui parler davantage que d'autres, il est peut être psychiatre-psychanalyste.? | |
| | | leclere Addict Forum Psychothérapie
Messages : 113 Date d'inscription : 13/12/2013 Age : 56
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| Sujet: Re: consigne 2 Ven 1 Fév 2019 - 14:47 | |
| - cyrulnik a écrit:
- si elle est suivie déjà par un psychiatre l'art thérapie lui permet vraiment de verbaliser je pense, c'est un complément, un plus, voire un traitement en soi qui semble lui convenir.
les psychiatres parlent peu en principe, ils se contentent de fournir des ordonnances de médicament. Néanmoins son psychiatre à elle, a l'air de lui parler davantage que d'autres, il est peut être psychiatre-psychanalyste.? Concernant Françoise elle voit un psychiatre une fois par semaine. Je ne sais pas s'il est psychanalyste mais elle semble lui parler assez librement. La fréquence et la régularité des rendez vous ( tous les samedis) a son importance. Concernant Dominique elle voit un psychiatre une fois par mois pour le renouvellement de son traitement ( injection). | |
| | | cyrulnik Expert Forum Psychothérapie
Messages : 3609 Date d'inscription : 08/03/2010 Localisation : PARIS
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| Sujet: Re: consigne 2 Dim 3 Fév 2019 - 18:50 | |
| D'accord, surtout laissez bien tous vos derniers articles en ligne car il faut que je relise tout pour mieux commenter et ça prend du temps svp merci | |
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| Sujet: Re: consigne 2 | |
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